Vous avez une question quant à ce produit ? Vous souhaitez le commander ?
Jean Pataut, à qui l’on doit déjà un : "Jean-Baptiste et Jean l’Evangéliste, fils de la résurrection" (Arché Milano, 2009), nous propose aujourd’hui "Du Logos et du Père. Interrogations sur le chapitre XVII de l’évangile selon Jean"
« Essai ésotérique », porte encore la couverture, et ces deux mots caractérisent en effet pleinement ce commentaire singulier des vingt-six versets du 17e chapitre de Jean dans lequel Jésus s’adresse à son Père, peu avant son arrestation.
Situant fort heureusement le texte dans sa langue et dans son contexte originels antérieur à la formulation du Dogme, Jean Pataut s’abreuve des Pères de l’Eglise, sans se priver de Platon et des néo-platoniciens ; il se nourrit aussi des gnostiques des premiers siècles révélés par les manuscrits de Nag Hamadi, sans négliger l’œuvre de René Guénon et de maints ésotéristes ; enfin il ose s’appuyer sur l’arbre séphirothique de la kabbale classique.
Le danger du syncrétisme, ce fléau moderne, guettait Jean Pataut, qui y succombe d’autant moins qu’il a défendu jadis Le Sacré à l’épreuve de la modernité (Trigramme, 1996).
L’autre danger eut été de se cantonner à une interprétation purement gnostique qui surestimerait par exemple les évangiles apocryphes et ignorerait la Tradition de la Grande Eglise et les Pères. L'auteur y échappe tout autant et sa réflexion s’en trouve vivifiée.
Cet essai n’en demeure pas moins celui d’un gnostique moderne, qui s’interroge d’abord sur le locuteur du 17e chapitre de Jean, ce Jésus, qualifié par Jean de Logos, que le Père a aimé avant la fondation du monde, descendu des Cieux, fils de Marie, baptisé par Jean au Jourdain ; sur les rapports du Père et du Logos, sur la notion de gloire, sur le libre-arbitre, sur la personne de Judas, sur le monde et les hommes tirés du monde par le Père et donnés par Lui au Fils.
Enfin, une troisième partie mérite une mention spéciale, qui s’interroge sur le mystère trinitaire et son émergence aux deux premiers siècles de notre ère, sur le statut du Père dans la Trinité et sur « la descente des hypostases dans l’arbre séphirotique ».
Cet essai ésotérique, où je n’ai pas manqué de m’instruire, sans partager nécessairement toutes les idées de l’auteur, ne manque ni de méthode ni de science. Il interroge, il suggère plus qu’il n’affirme et c’est tant mieux.
Jean Pataut nous livre ainsi le fruit d’une longue réflexion interrogative. Certaines de ces questions ou de ces réflexions risquent de troubler le lecteur.
- Mais en quoi seraient-elles illégitimes dès lors qu’elles sont orientées à l’Esprit ?
Elles sont ainsi, dans bien des cas, stimulantes et éclairantes et, toujours, d’une grande honnêteté intellectuelle et spirituelle dont les lecteurs studieux (les autres s’abstiendront) devraient tirer grand profit.