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Le Madhyamaka (la «Voie du Milieu») est un développement de la philosophie bouddhique qui s'appuie sur un ensemble de textes révélés et composés par Nagarjuna pour établir la notion de Vacuité et en expliquer toutes les implications.
L'essentiel de la pensée bouddhique du Grand Véhicule (Mahâyana) repose sur les textes de cette tradition qui viennent dynamiser les théories originelles du Bouddha.
Cet ouvrage à la fois concis et d'une grande précision, présente l'histoire des origines et du développement de ce système à travers sa littérature et ses patriarches les plus importants.
L'auteur en décrit les principes et aborde de passionnantes distinctions entre les traditions du Hinâyana et du Mahâyana. Il s'appuie sur des sources canoniques indiscutables qu'il interprète avec clarté, présentant ainsi le coeur même du Madhyamaka dans les propres termes de sa tradition.
Dans son exposé systématique, l'auteur retrace également les principes généraux de l'histoire du bouddhisme et de ses théories philosophiques, de ses écoles et de ses conceptions les plus fondamentales (comme les notions de nirvana, des deux vérités, de l'ainsité, etc.).
Cet ouvrage s'adresse aussi bien au néophyte qui trouvera matière à s'initier aux subtilités de cette tradition, au pratiquant désireux d'approfondir sa compréhension des concepts-clefs, qu'à celui ou à celle intéressé par la philosophie bouddhique ou par la spiritualité en général.
Jaideva Singh (1893-1986) est un auteur important du 20e siècle, spécialisé dans l'étude des diverses traditions philosophiques et yogiques de l'Inde.
Il a notamment rédigé des travaux pionniers sur le Shivaïsme du Cachemire à une époque où cette tradition était mal connue en dehors de l'Inde elle-même et a également traduit des traités fondamentaux de la tradition
1. Le Mahâyana et le Hmayâna
La tradition du Mahâyana présente deux tendances : la philosophie du Madhyamaka ou Sûnyavada et celle du Yogâcara ou Vijnânavada ; le présent ouvrage porte uniquement sur la philosophie du Madhyamaka.
L'on utilise en général trois types d'appellations pour qualifier le Hînayana et le Mahâyana.
On qualifie ainsi le Hlnayâna de Petit Véhicule, de bouddhisme du Sud ou encore de bouddhisme originel, alors que le Mahâyana est appelé Grand Véhicule, bouddhisme du Nord ou bouddhisme tardif. Certaines de ces appellations sont le fait d'érudits européens, tandis que d'autres, comme bouddhisme du Nord et bouddhisme du Sud, sont tout simplement géographiques.
Les spécialistes ont appelé "bouddhisme du Nord" la tradition prévalente dans les pays situés au Nord de l'Inde (Népal, Tibet, Chine, Japon, etc.,), et "bouddhisme du Sud" la tradition diffusée dans les pays situés au Sud de l'Inde (Ceylan, Birmanie, Siam, etc.).
Toutefois, cette division n'est pas totalement pertinente car selon le Dr Takakusu, le bouddhisme diffusé à Java et à Sumatra, qui se situe donc dans une direction méridionale par rapport à l'Inde, est similaire à celui qui prévaut dans le Nord.
La distinction entre "bouddhisme originel" et "bouddhisme tardif est basée sur la croyance selon laquelle le Mahâyana constitue un simple développement graduel de la doctrine originelle représentée par le Hînayana, mais les mahâyânistes réfutent cette vision des choses.
Les érudits japonais affirment ainsi que le Bouddha a donné ses enseignements à ses disciples en fonction de leurs capacités respectives : à certains, il aurait donné des enseignements exotériques (vyakta-upadesa) associés à la nature des phénomènes, tandis que ses disciples plus avancés recevaient ses enseignements secrets (guhya-upadesa) portant sur la Réalité.
En règle générale, et toujours selon les érudits japonais, le Bouddha donnait un aperçu de ces deux types d'enseignements, puis tous deux étaient développés par les grands âcâryas. Dans la mesure où ils étaient dispensés simultanément, il est erroné d'appeler le premier "bouddhisme originel" et le second "bouddhisme tardif".
De fait, le premier correspond à une forme exotérique du bouddhisme, alors que le second, plus subtil, exprime une forme ésotérique de l'enseignement du Bouddha.
Il est par ailleurs important de savoir de quelle manière les termes hlnayâna et mahâyana sont entrés dans l'usage. Selon R. Kimura, les mahâsarighikas, en apparence plus souples et modernes que les Anciens (sthaviras), forment une école qui a absorbé les enseignements les plus ésotériques du Bouddha.
Lors du concile de Vaisâlî, les moines mahâsarighikas ou vajjian furent excommuniés par les Anciens au prétexte d'opinions différentes de celles prônées par l'orthodoxie, et dénoncés comme "papa bhikkhus" (moines démons) et "adhammavâdins" (adhérents du faux dharma).
En conséquence, afin d'établir la supériorité de leur doctrine sur celle des Anciens, les mahasarighikas nommèrent leur propre école Mahayâna (le Grand Véhicule), et celle de leurs opposants, Hînayâna (le Petit Véhicule).
C'est ainsi que les deux appellations virent le jour. Il va sans dire que seuls les mahayanistes employaient ces termes.