Compagnon de l'apprenti sorcier

Extrait

Prologue d'Oberon Zell-Ravenheart :

Le Troisième Voeu

Enfant, j'ai découvert la légende des «Trois Voeux.» Chaque culture possède sa propre version de cette histoire dans laquelle une personne a la faculté d'exaucer trois voeux à celui qui les émet.

Il s'agit parfois d'un génie, comme dans le conte d'Aladin et la lampe magique, ou d'un poisson fabuleux, comme dans les contes de Grimm. Le plus souvent, néanmoins, il s'agit d'un anneau (cf. Salomon, chez Tolkien). Dans la célèbre nouvelle de W. W. Jacobs de 1902, il s'agit de la griffe d'un singe et dans un film récent d'une poudre magique.

D'autres versions rapportent que c'est un cadeau des dieux. Ainsi, Héra, Athéna et Aphrodite offrent cette opportunité à Paris. Chez les Chrétiens, ce rôle incombe au Diable qui soumet Jésus à la tentation (Marc 1 : 13 ; Luc 4 :2).

Dans la littérature médiévale, ce thème est repris à travers l'histoire de Faust et Méphisto qui inspira des oeuvres contemporaines et des films (Le Fantôme du Paradis, Eric de Terry Pratchett et Endiablé avec Elizabeth Hurley et Brendan Frazer).

Dans la Bible, Satan commence par offrir à Jésus la Richesse, puis le Pouvoir et enfin la Gloire, Jésus les rejette tous les trois en clamant «Éloigne-toi Satan !» Les hommes continuent pourtant de poursuivre assidûment ces trois objectifs.

Dans Le Seigneur des Anneaux, il est dit «Neuf anneaux furent donnés à la race des Hommes, qui désirent avant tout le Pouvoir.»

Quelle que soit la version de cette histoire, on en retire toujours le même enseignement : «faites attention à ce que vous demandez, il se peut que vous l'obteniez !»

Immanquablement, lorsque, selon ses voeux, le protagoniste obtient fortune, célébrité et puissance, les conséquences de ses choix sont terribles.

Lorsqu'il formule son dernier voeu en y réfléchissant consciencieusement et en pensant à autrui plutôt qu'à lui, point de malédiction... et ses voeux lui apportent joie et sérénité.

Le but de ces histoires est de nous faire réfléchir sur nos buts et nos aspirations personnelles ainsi que sur les moyens que nous mettons en oeuvre pour les réaliser. C'est ce à quoi s'intéresse la magie : la réalisation de nos souhaits.

Tout jeune, j'ai donc décidé de réfléchir d'abord à ce dernier voeu. Il devait devenir le premier et non le dernier. Ce que j'en vins à demander concernait l'éveil ultime de la magie que je formulais ainsi : «je souhaite que le potentiel paranormal de chaque individu sur terre se révèle pleinement.»

Ce voeu s'étendait bien au-delà de ma personne. En fait, j'étais convaincu que la terre abritait bien plus de bonnes âmes que de mauvaises et que ce voeu permettrait de vaincre ces dernières. Chaque magicien sait que sans travail, il n'y a pas de résultat. Pour qu'un voeu se réalise, il faut consacrer tout son temps et toute son énergie à sa manifestation. C'est ce à quoi je m'emploie depuis que je l'ai formulé.

Au début des années soixante-dix, j'ai étendu la portée de mon voeu au réveil de la conscience de la planète, c'est-à-dire à celui de Gaia en personne.

Ainsi, mon voeu est devenu celui de «rassembler informations, mythes et expériences favorisant l'émergence du Divin afin que Gaia sorte de son sommeil et que Ses enfants se regroupent pour former des communautés dévouées à la protection et la progression de la conscience.»

J'ai synthétisé l'essence de ce voeu et du travail de toute une vie par ce simple mot : «Éveillé !»

Biographie de l'auteur :

Oberon Zell-Ravenheart est un écrivain, théologien, magicien et chaman.

Il pratique et enseigne depuis plus de quarante ans une magie païenne complète et saine.

Il donne de nombreuses conférences et des interviews dans la presse et la télévision. Il est l'un des membres fondateurs du Conseil légendaire de la Magie (Grey Council).

Il est aussi l'auteur du best-seller " Grimoire de l'Apprenti Sorcier "