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Considérations gnostiques à propos de la vénération des saints
C'est à l'heure où se prépare le premier grand Concile Mondial des temps modernes pour les Églises gnostiques - le World Gnostic Council, qui se tiendra à Paris, à l'été 2017 - qu'il a semblé très important, pour les différents Patriarcats d'Occident, de publier un calendrier des saints et des fêtes de la chrétienté gnostique pouvant servir de référence commune, de base, pour échanger et dialoguer entre les diverses communautés de la constellation orthodoxe.
Ce calendrier permet ainsi de mettre en exergue des pratiques traditionnelles, typiques du gnosticisme chrétien, de les faire paraître au jour, et de les partager, dans une édification commune à l'élégance et à la splendeur de nos liturgies les plus anciennes.
Je ne rappelle ici, pour mémoire, que quelques-unes de ces fêtes, généralement accompagnées de cérémonies d'une grande beauté, toujours porteuses des formidables mystères transmis par la Tradition.
Les Gnostiques chrétiens fêtent en particulier :
Elias Artista, l'Ange protecteur de la Rose+Croix, le 17 janvier, et la Tétractys, le 31 ; Fa Colombe, le lendemain, 1er février, Giordano Bruno le 17, la bienheureuse Église d'Antioche, le 22 ; la mémoire du Bûcher de Montségur et de tous les persécutés, le 16 mars ; la Saint Expédit, le 19 avril ; la Saint Jan Hus, le 6 juillet ; Maître Philippe de Lyon, le 2 août, Saint Jérôme Savonarole, le 4, les Dix Martyrs de la dévotion aux icônes, le 9 ; la Fête de Carpocrate, le 14 septembre, la commémoration de la Mort de Paracelse, le 24, et la Saint Abbé Julio, le 27 ; la Fête de l'Archer Divin, le 25 novembre ; et la Fête gnostique de Ieschouah, le 22 décembre.
Ces fêtes, proprement chrétiennes ou christianisées, sont émanées d'une histoire, ou plutôt de plusieurs histoires, figurant la diversité des pratiques gnostiques à travers les âges, mais aussi et surtout le dynamisme et la richesse de ces pratiques, quelles qu'elles soient.
Cathares, Bogomiles, Pauliciennes, Nestoriennes, Rosicruciennes, Patarines, Johannites, Kuldées, Templières, Koudougères, Messaliennes, etc., qui ont pu traverser les âges de manière apocryphe, ésotérique et cachée, pour survivre à une persécution souvent planifiée massivement tant par les pouvoirs politiques que par les pouvoirs religieux dogmatiques.
Le présent ouvrage est un complément bien plus qu'utile de ce calendrier liturgique, puisqu'il ouvre, plus largement encore que sur les perspectives magiques traditionnelles, sur des pratiques plus populaires, répandues très au-delà des seules Églises, marginales ou non, jusque dans le savoir ancestral des peuples, dans le secret intime et pratique, tant archétypique, du guérisseur.
J'ouvre ces travaux par un extrait du Liber de duobusprincipiis, "Le Livre des deux principes", qui fut attribué à Jean de Lugio, et fut traduit par René Nelli, qui le présente ainsi, très clairement : «Le Liber de duobus principiis nous a été conservé par un seul manuscrit, datant de la fin du XIIIe siècle, appartenant au fonds des Convenu soppressi de la Bibliothèque nationale de Florence.
C'est le seul ouvrage théologico-philosophique, écrit par un Cathare, qui soit parvenu jusqu'à nous.» Nous voulons donc rappeler ici que les Cathares, qui sont des Gnostiques sous une tradition singulière, avait une haute opinion de la sainteté, du comportement chrétien comme devant accéder à cette sainteté dès ici-bas, par une vie exemplaire, à l'imitation du Christ et des Apôtres, dans la paix, la non-violence, et la compréhension de la voie intérieure, spirituelle et rédemptrice.
Je cite donc le Liber de duobus principiis dans sa dernière partie, le court traité intitulé De perse-cutionibus et c'est Jean de Lugio qui parle : «Souvent, comme je parcourais et lisais les témoignages des divines Écritures, il m'a paru qu'on y trouvait maintes fois rapporté : que les prophètes, le Christ et les Apôtres avaient souffert bien des maux, quand ils accomplissaient leurs oeuvres de bonté pour procurer aux âmes le pardon et le salut; maintes fois affirmé : que les fidèles du Christ, à la fin des temps, devront supporter beaucoup de scandales et de tribulations, de persécutions et de supplices, bien des souffrances et la mort même, de la part des pseudo-Christ, des faux prophètes, des méchants et des séducteurs ; maintes fois rappelé : comment ils doivent pardonner à ceux qui les persécutent et les calomnient, prier pour eux, leur faire du bien, ne jamais leur résister par la violence, comme on voit que font seulement les vrais chrétiens qui accomplissent les Saintes Écritures pour leur bien et pour leur honneur, tandis qu'au contraire les méchants et les pécheurs accomplissent, à la vue de tous, pour leur malheur, et afin que leurs péchés remplissent toujours la mesure des péchés de leurs pères».
Jean de Lugio cite ensuite saint Paul qui écrit, et souligne les propos précédents, dans la Seconde Épître à Timothée : «Or sachez que dans la suite il viendra des temps périlleux. (...)
Les temps changent, et notre siècle semble être capable, malgré tout, de s'ouvrir à la spiritualité véritable...
Ainsi le christianisme occidental redécouvre peu à peu ses racines secrètes les plus traditionnelles, et ses richesses profondément enfouies.
C'est au cours de recherches longues et difficiles dans les milieux les plus ésotériques des petites Églises apostoliques de la succession d'Antioche que j'ai pu retrouver ces incantations jamais divulguées jusqu'alors.
Aussi ai-je voulu faire découvrir, à un plus large public que celui des pratiquants de ce seul christianisme orthodoxe, toute la splendeur et la puissance de ces incantations mystérieuses, capables de changer la vie de chacun, de redonner confiance à tous dans l'éclatante beauté de la Création.
J'ai choisi de présenter les 78 saints de cet ouvrage dans leur dimension humaine, à la lumière du mythe qui les porte mais, surtout, à travers la puissance spirituelle qui les traverse. C'est ainsi que la prière d'invocation, la ferveur et l'éveil sont au creux de cette fleur des saints.
Sous la sagesse de l'enseignement de ces saints, j'ai souhaité que chacun puisse retrouver le réel questionnement intérieur qui mène au choix libre.
Et je pense que chaque lecteur pourra prendre ici un peu de la compassion des anciens, un peu de la paix des frères et soeurs en Christ, et un peu du rayonnement bienfaisant des grands mystiques.
Que chacun pourra trouver un soulagement, une guérison, une magie, capable d'entraîner la foi jusqu'au coeur de l'âme, là où toute l'immensité de l'amour sait naître à la plénitude... Paul Sanda
Paul Sanda est évêque de la tradition gnostique syriaque orthodoxe dans la lignée occidentale (Église Rosicrucienne Apostolique et Gnostique).
Il est l'auteur de "Haute Magie des pentacles de l'abbé Julio" et "Rituels de guérison par les Archanges", parus aux éditions Trajectoire.