Guérisseurs contre sorcier dans la Lorraine du 21ème siècle

Sorciers, envoûteurs, ensorceleurs, jeteurs de sorts…

- Que savons-nous de ces êtres capables d’actes de magie maléfique qui nous dépassent ?

- Sont-ils encore à craindre ?

- Quels sont leurs pouvoirs ?

- En ce début du XXIe siècle, quelles manifestations sont imputées à la sorcellerie ?

- Existe-t-il des personnes capables de les maîtriser, de les combattre ?

Dans le cadre de ses recherches documentaires dans les bibliothèques l'auteure n’a trouvé que cinquante pages sur la sorcellerie au Moyen-âge.

Les guérisseurs partagent un certain nombre de pratiques que l'on peut étudier scientifiquement. Ils ne revendiquent jamais leur statut de contre-sorciers.

Une constante, ils sont polyvalents et combinent plusieurs formules de soins en fonction de leur savoir-faire et de leur thérapie.

Ils associent magie, religion catholique et techniques thérapeutiques chinoises, indiennes et des pratiques chamaniques ; ils profèrent des prières en français, allemand, latin et reproduisent des gestes religieux sacrés ; ils utilisent des substances bénies, eau, huile, encens.

Au cours de leur carrière ils peuvent revendiquer une qualité plutôt qu'une autre. Ils revendiquent tous un don inné, acquis, naturel, humain ou divin.

Les caractéristiques des guérisseurs sont intéressantes :

- Ils sont âgés de 50 à 70 ans, majoritairement non déclarés, non qualifiés ni reconnus par la médecine officielle.

- Ils sont de tradition familiale catholiques.

- Ils reçoivent leur clientèle à leur domicile.

- Ils sont connus par le bouche à oreille.

- Ils ont un travail et un revenu principal.

- Ce sont des gens pleinement investis dans la vie sociale.

- Leurs services sont rétribués sous la forme de rétribution volontaire ou de petits cadeaux

Á propos de l'auteure :

Déborah Kessler-Bildhauer, est docteur en ethnologie, elle a présenté le résultat de son travail de recherches menées durant six ans pour la validation de son master et son doctorat.

Dans le cadre de son enquête sur le terrain, elle a étudié les pratiques thérapeutiques des guérisseurs catholiques lorrains et elle s’est en particulier intéressée aux personnes qui ont été victimes de sorcellerie.

Certains guérisseurs étaient aussi des désenvoûteurs.

Elle s’est très vite rendue compte de la pluralité des acteurs derrière la notion de guérisseurs : sourciers, magnétiseurs, radiesthésistes, voyants, iridologues, géobiologues, passeurs d'âmes et contre-sorcier.